« 2011 : Une année satisfaisante… mais une expectative inquiète pour 2012 »
OSEO vient de publier les résultats de son enquête semestrielle de conjoncture des petites et moyennes entreprises françaises. Elle confirme un indice de confiance des entreprises plutôt positif pour l’année 2011, une bonne nouvelle quand on sait que nous sommes considérés comme les champions du monde de la morosité. Quant à l’année 2012, ça ne surprendra personne, elle démarre avec beaucoup d’incertitudes. Les TPE-PME s’interrogent sur les conséquences de la crise de la dette souveraine en Europe et pourraient être également tentés d’adopter une forme de réserve dans cette année charnière rythmée par les présidentielles.
Finalement, il n’y a pas de surprise majeure dans les conclusions de cette enquête, elles vont dans le sens de ce à quoi on pouvait s’attendre. Les performances des secteurs situés en amont (B to B) sont plutôt satisfaisantes et plus mitigées pour ceux orientés vers les ménages. Les TPE éprouvent plus de difficultés que les PME, etc…
Je ne m’attarderai donc pas sur une analyse des chiffres et redire ce qui est déjà parfaitement énoncé par ailleurs, qu’il s’agisse des indicateurs mesurés dans cette enquête comme l’activité, l’emploi, la situation financière, les investissements et leur financement, ni même des spécificités sectorielles ou encore des caractéristiques régionales observées. Tout est parfaitement détaillé dans la 54e enquête semestrielle de conjoncture des PME , un document (et toutes ses déclinaisons) téléchargeable sur le site d’Oseo.
Focus sur l’innovation et l’export
Mais en y regardant de plus près, il est 2 sujets qui devraient nous inviter à réfléchir. Il s’agit de l’exportation et de l’innovation. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les indicateurs de croissance de l’export et de l’innovation sont au vert, les indices de confiance et les perspectives au beau fixe. Franchement, il devrait y avoir de quoi être inspiré, comme une envie de rejoindre le cercle encore trop fermé des entreprises qui exportent et/ou qui innovent.
et que dit le rapport Oseo ?
Les entreprises exportatrices et/ou innovantes sont beaucoup plus confiantes que les autres. L’indicateur avancé de la rentabilité atteint + 4 chez les PME “moyennement exportatrices” et + 14 chez les “fortement exportatrices”, avec d’assez bonnes perspectives de développement de l’activité en 2012. En revanche, il est négatif à - 7, chez les entreprises « non exportatrices »
Les PME exportatrices et celles qui innovent affichent de bonnes perspectives de croissance. « L’indicateur avancé de l’activité des entreprises “fortement exportatrices” ressort à + 23 et atteint + 19 pour les entreprises “moyennement exportatrices”. En revanche, il est tout juste à l’équilibre pour les PME “non exportatrices”. Les entreprises classées “innovantes”, qui sont aussi nettement plus souvent exportatrices que les autres, tablent sur une poursuite de la progression de leur activité en 2012, avec un indicateur avancé à + 23, tandis que les entreprises “non innovantes” craignent un effritement de leur activité, avec un indicateur négatif à - 4. »
Une croissance deux fois plus rapide pour les entreprises exportatrices et une progression des ventes deux fois et demie plus rapide que les autres pour les entreprises innovantes. Les PME “très exportatrices” annoncent un CA en hausse de + 8,7 % en moyenne et les “moyennement exportatrices” un CA en hausse de + 6,9 % quand dans le même instant, la progression est de + 3,9 % en moyenne chez les entreprises “non exportatrices… Il en va de même pour les entreprises qui ont innové au cours des trois dernières années, dont l’indicateur prévisionnel atteint + 8, contre - 10 pour les entreprises “non innovantes”.
On voit bien que la capacité des entreprises à exporter comme celle d’innover sont des facteurs déterminants de la croissance. Dans le même temps, on sait aussi à quel point les entreprises françaises manquent de percussion à l’international et comme elles sont encore frileuses en matière d’innovation si nous nous comparons notamment à nos voisins Européens immédiats. Bien sûr il existe de nombreux dispositifs mis en place par les pouvoirs publics (Oseo pour l’innovation, la Coface pour l’export) ou les chambres consulaires, les pôles de compétitivité et d'autres encore ...mais si tout allait si bien que cela, … ça se saurait.
A vos méninges
Comment faire alors pour rapprocher les entreprises très éloignées, notamment les TPE quasiment absentes de ces marchés d'ouverture. Par définition les TPE-PME manquent de repères et ne savent tout simplement pas, par où commencer, d’autant que pour bon nombre d’entre elles, le ticket d’entrée reste trop élevé, les conditions d’accès trop complexes. L’export et l’innovation devraient-elles être réservées aux grandes entreprises ou aux grosses PME ? Je ne le crois pas sauf qu’il manque des passerelles et des outils adaptés si on veut réellement stimuler les initiatives des petites entreprises.
Pas de doute, il va falloir faire preuve d’imagination et s'il est avéré que nous manquons pas de râleurs dans notre beau pays, l'intelligence ne nous fait pas défaut. Personnellement, je n’ai pas de recettes miracles, seulement quelques idées qui me viennent à l’esprit pour faire bouger les lignes sur des sujets comme la micro innovation, les banques de projets à l’export ou à l’innovation pour les TPE-PME ou encore les hubs d’exportation pour les TPE (un exemple : Une nouvelle plateforme pour mieux vendre à l'international chez e-bay)
… Je me dis qu'en mettant en commun les idées de tous, il n 'y a aucune raison que ne puissent pas émerger des solutions pratiques pour les petites entreprises ...Alors à vos méninges et à vos contributions, celles de tous ceux qui sont intéressés par ces questions, considérant que l’export et l’innovation sont nos chances de salut.
A lire également : Rapport Oseo sur l’évolution des PME 2011 (décembre 2011)
Comment faire alors pour rapprocher les entreprises très éloignées, notamment les TPE quasiment absentes de ces marchés d'ouverture. Par définition les TPE-PME manquent de repères et ne savent tout simplement pas, par où commencer, d’autant que pour bon nombre d’entre elles, le ticket d’entrée reste trop élevé, les conditions d’accès trop complexes. L’export et l’innovation devraient-elles être réservées aux grandes entreprises ou aux grosses PME ? Je ne le crois pas sauf qu’il manque des passerelles et des outils adaptés si on veut réellement stimuler les initiatives des petites entreprises.
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