L'Intelligence collective ? Pas sans médiateurs !
A l'heure du web social, l'intelligence collective ne se suffit pas à elle-même. Elle doit se construire et s'organiser sous peine de se diluer dans un amas inaudible. Pour les entreprises, la question à résoudre est celle de sa capacité à créer du lien social. Cela passe par les médiateurs nous interpelle Denis Ettighoffer.
Quels que soient la puissance des technologies, des réseaux de télécommunications, du satellite ou de la fibre optique, du wifi au li-fi, quel que soit la diversité des terminaux et leur degré d’immersion dans nos usages, « des milliers de kilomètres de cuivre ne donneront pas envie à quelqu’un de communiquer s’il ne le veut pas ». L’intelligence collective vient d’abord et avant tout de l’échange … elle est « le marqueur génétique des nouvelles qualités indispensables au développement de nos civilisations, de notre culture » (Pierre Lévy dans sa « contribution au Travail au 21e siècle). Les métiers du futur, seront des métiers de relation une posture qui préfigure les réseaux sociaux professionnels, ces « vecteurs d’échanges et de partages d‘informations entre des individus qui se retrouvent autour de centres d’intérêts communs….
« L’Internet a réinventé les liens sociaux, la relation coopérative, le don » constate Denis Ettighoffer ( Le « Don » sera-t-il la prochaine étape civilisatrice de l’humanité ?) . Ce ne sont pas des décisions stratégiques, pas davantage des ambitions industrielles ou une volonté marketing qui a dicté ce changement de paradigme, ce sont les internautes eux-mêmes, dans leurs appropriations et leurs usages qui ont porté ces changements. Notre société doit admettre maintenant que « l’intelligence collective contribue aux apports des activités sociales et maintiennent le capital social dans un espace où la première des caractéristiques de cette « économie » de l’échange est de savoir donner du savoir, savoir faire le don. Les réseaux permettent de mettre en commun nos mémoires, nos compétences, nos imaginations, nos projets, nos idées, et de faire en sorte que toutes les différences, les singularités se relancent les unes les autres, entrent en complémentarité, en synergie « A mesure que l’internaute comprend les particularités et les richesses de la planète numérique, l’utilisateur s’enhardit. Il apprend à consommer mieux, certes, mais aussi à mieux s’informer. Il devient plus actif et interactif. Il participe à des groupes de discussions, s’engage parfois, s’informe toujours. Enfin, il devient acteur, crée son personnage, construit son image, personnalise les contenus de son blog à souhait, prenant de-ci de-là des éléments qui retiennent son attention. Le voilà producteur d’idées, d’avis» - via www.ettighoffer.fr
Il reste que le vrai problème à résoudre est celui des capacités particulières de chacun à créer du lien social ; « A devenir un médiateur », or « dans les entreprises, cela ne peut pas marcher facilement parce que l’attention que nécessite l’acte de médiation entre en conflit avec le besoin de rentabilité »... Les entreprises doivent prendre conscience de l’importance du rôle des médiateurs dans leurs réseaux de relations comme elles l’admettent dès qu’il s’agit de relations commerciales ». En pratique, pas d’ouverture des entreprises aux réseaux sans le recours à des médiateurs. Place aux « social media » managers et aux community managers, sans eux, personne dans l’entreprise ne prendra le temps de contribuer ou de participer à la dynamique des échanges, un détour en matière de travail coopératif indispensable. « La révolution à venir ne sera pas dans les technologies de la communication mais dans notre capacité à nous réapproprier l’importance de la rentabilité du capital immatériel, de nos connaissances, dans l’ensemble de ses dimensions sociales et économiques ».
Références :
De Denis Ettighoffer
- Intelligence collective ? Pas sans médiateurs !
- "Le Travail au XXIè siècle"
- "L'Entreprise Virtuelle: Nouveaux modes de travail, nouveaux modes de vie ?"
De Pierre Lévy
Bonjour,
Il ne s'agit pas d'Intelligence collective mais d'apprentissage collectif du changement pour s'adapter à ce monde de changement et à cette nouvelle époque
Cet apprentissage collectif du changement n'existe plus depuis Georges Pompidou : il a été mis en sommeil par la vielle France de Giscard d'Estaing, par l'utopie socialiste de Miterrand qui pronait l'égalité qui est une parfaite absurdité mathématique, par Chirac qui a été d'avantage préoccupé par ses intérêts personnels (les jugements l'attestent) que par l'intérêt général, par les lobbies communautaristes qui défendent les intérêts cachés des hautes finances pour asseoir leur hégémonie sur le monde...
Effectivement l'apprentissage collectif du changement pour entrer dans cette nouvelle époque ne peut se réaliser que par le leadership du futur Président de la République à tendance libérale pour inscrire la France dans la suite logique de dix siècles d'histoire réussie de l'Ordre marchand que les expériences socialo-communistes du 19ème siècle et des succès des entrepreneurs. Les médiateurs seront les entrepreneurs... comme c'est déjà le cas dans tous les pays émergents et en Allemagne... qui sont devenus le modèle de référence... que cela plaise ou que cela ne plaise pas... dans le sens du libéralisme social qui place l'entreprise au coeur de la société.
Il s'agit aujord'hui de reconstruire la cohérence entre un modèle de société libéral, un modèle social mesuré et en retrait et un modèle économique des entreprises compétitives sans lequel... il n'y a pas de progrès et de prospérité possible
Le vrai changement lorsque les banques auront été nationalisées au moins à 50 % pour rendre la parole au peuple et non pas au lobbies communautaristes
Cordialement
Jean Supizet
Consultant en stratégie d'entreprise
en croisade pour un libéralisme social
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Rédigé par : Jean Supizet | 26 février 2012 à 16:56